Deyrolle

On les appelait « cabinets de curiosités », ils étaient très à la mode dans la seconde moitié du XIXe siècle. Celui de la maison Deyrolle est une véritable Arche de Noé, qui fait partie de l’imaginaire des Parisiens. Aujourd’hui, après un terrible incendie, les lieux ont retrouvé une seconde vie.

« Dis Maman, il est vrai le cheval dans la vitrine ? » Combien de petits Parisiens ont ainsi questionné leur mère devant le 46rue du Bac ? Pendant des années, un cheval grandeur nature y a interpellé le passant.

Il n’était qu’un des nombreux pensionnaires de cet extraordinaire cabinet de curiosités, le plus célèbre de la place de Paris.

Remontons en 1831 : Jean-Baptiste Deyrolle et son fils Achille, passionnée d’Histoire naturelle, ouvrent une maison spécialisée dans l’entomologie et la taxidermie. Trente ans plus tard, elle a une centaine de correspondants dans le monde qui la fournissent en animaux, squelettes et fossiles de toutes sortes. C’est le début de la légende Deyrolle.

Un lion, un girafon, un ours polaire, des papillons multicolores……..: ils sont là, attendant le visiteur dans des salons habillés de vert. Ici, un lion couché sur une vitrine observe une lionne ; là, un babouin assis dans un fauteuil de cuir semble attendre son rendez-vous.

En 2008. le drame… Dans de hautes vitrines, le peuple des oiseaux est en pleine conversation muette.

Un ours brun conduit le curieux dans le salon suivant où des centaines de papillons ont été crucifiés pour leur beauté. Difficile d’imaginer qu’un jour de février 2008, un terrible incendie a ravagé 90% des collections.

Deyrolle aurait pu disparaître, sans l’opiniâtreté de son nouveau propriétaire, Louis-Albert de Broglie, créateur de la marque d’outils et mobilier de jardin, le Prince Jardinier, et sans un formidable élan de solidarité des Parisiens.

Des artistes ont même organisé une vente de leurs œuvres chez Christie’s pour financer les nouvelles collections et redonner vie à ce temple de l’observation. Objectif atteint.